Les Royaumes Invisibles
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Fanfiction : Une bien étrange créature

2 participants

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LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Un jour, une jeune fille arriva dans la Forêt Sauvage, venant du Monde des Humains. Elle était plutôt grande et avait de longs cheveux châtains, avec des reflets roux, qui ondulaient dans son dos et sur ses épaules. Son visage était ovale et sa peau, ni pâle ni rose, était beige, ses joues naturellement rose-rouge et ses lèvres d’un rose clair. Alors âgée de 16 ans, et orpheline depuis presque toujours, elle vivait dans un foyer d’accueil, où elle semblait être invisible aux yeux de tous. Personne ne s’aperçu donc de sa disparition subite, elle-même ne se rendis compte de rien. Lorsqu’elle s’éveilla, elle était dans une étrange forêt, aux arbres immenses et dont les branches dissimulaient le ciel.


Chapitre 1 :


Je me relève et regarde autour de moi, complètement abasourdie. Alors que je m’endormais dans mon lit il y a peu, je me réveille ici, en pleine forêt. Serait-ce un rêve ? Non, malheureusement non, je le vois bien. Le vent qui me caresse le visage et fait voler mes cheveux, ces bruits inconnus et cette atmosphère mystérieuse, tout cela me fait penser que je suis bien réveillée, même si je ne comprends pas ce qui se passe. A perte de vue, des arbres. Le ciel est caché par le haut feuillage des arbres - immenses - et je perçoit de légers mouvements autour de moi, sans arriver à distinguer quoi que ce soit. Je me décide finalement à avancer un peu et chercher quelqu’un à qui demander mon chemin… Mais pour aller où ? Retourner « chez moi » - enfin, si on peut appeler ça ainsi - non, hors de question. J’ai souvent souhaité quitter cet endroit, ce n’est pas maintenant que je suis loin de tout ça que je vais tout faire pour y retourner. D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi ni où je suis, mais je sais que je suis très loin de tout ce que je connais et que je ne suis pas là par hasard. Je crois au destin et je pense que je commence enfin à vivre.

Au bout de quelques temps, je me rends compte que je tourne en rond, malgré le fait que je marche toujours tout droit. Je ne comprends pas… Je bifurque et change de direction et croise les doigts pour enfin découvrir un lieu différent. Je commence à être fatiguer, je marche par automatisme à présent. Lorsque tout d’un coup, un garçon surgit devant moi. Il est roux et me sourit malicieusement, tandis que j’observe avec curiosité ses vêtements. Il porte un pantalon vert et un haut marron, et sur la tête, à moitié cachées par ses cheveux, ses oreilles… Ses oreilles ! Elles sont pointues, comme celles d’un elfe. Avant que je dise quoi que ce soit, il anticipe mes questions et se présente.

« Enchanté, je suis Puck, le Puck du célèbre Songe d’un nuit d’été. Et je suis une fée. Je suppose que tu en es une toi aussi puisque ce n’est pas en ce moment que les humains atterrissent ici. Comment t’appelles-tu ?

- Ma… Mathilde. Je suis en…enchantée. Mais je suis… humaine. Je vivais dans un foyer d’accueil parce que je suis orpheline mais… Tu es sûr de ce que tu dis ? Enfin, ça ne peut pas être possible…

- Attends, laisse moi t’examiner. »

Alors c’est comme s’il me transperçait avec ses yeux verts, comme s’il regardait à l’intérieur de moi. Après quelques minutes, tout redevient normal et à présent, il me regarde d’un air perplexe.

« Qu’est-ce qu’il y a ?, je lui demande.

- Et bien… Je n’arrive pas bien à cerner ce que tu es. Et c’est d’autant plus bizarre que ça ne m’étais jamais arrivé…

- Euh, attends ! Ce que je suis ? Qu’est-ce que ça veut dire, ça ?

- Et bien… C’est trop compliqué à t’expliquer. On vas aller voir mon roi, il saura peut être lui., dit-il en commençant à s’éloigner.

- Quoi ? Mais… Comment ça ? Eh, attends moi !

- Aller viens, je suis sensé accueillir d’autres fées. Tu n’es pas la seule à atterrir ici, tu sais, bien que ce ne soit plus aussi courant qu’avant, et que ton cas est le plus mystérieux que j’ai jamais vu… Mais on a du chemin à faire, et moins on mettra de temps à arriver jusqu’à la Cour Seelie et à tout expliquer au roi Obéron, moins j’ai de risques que ma punition soit sévère… »

Pour accentuer ses dires, il se mit à accélérer et commence alors à me distancer. J’ai toujours marché assez vite mais là, ça n’a rien à voir. Sûrement parce que c’est une fée… Je me met alors à courir pour le rattraper et arrivée à son niveau, je commence à faire de plus grandes enjambées pour rester à côté de lui. Etrangement, je ne me fatigue pas trop et je commence même à m’habituer à ce nouveau rythme.

« Puck, qu’est-ce que c’est la cour Seelie ? Et le roi Obéron, c’est ton roi ? Il est plutôt gentil ou plutôt méchant ? Et comment ça, ta punition ? Tu n’as rien fait de mal. Et…

- Stop, moins de questions à la fois, d’accord ? Et puis j’aurais bien aimé que tu me poses toutes ces questions ce soir, quand nous nous serons arrêtés pour la nuit. Mais bon, je suppose que tu es très curieuse et que tu ne me laisseras pas tranquille tant que je ne t’aurais pas répondu… Nous somme en Faérie et il y a deux royaumes distincts, la Cour Seelie, la mienne, et la Cour Unseelie. Je suis une fée d’Eté et dans l’autre royaume, ce sont des fées d’Hiver. Obéron n’est ni gentil ni méchant, mais il est moins cruel que le Reine Mab, qui est la Reine de la Cour Unseelie. Je risque d’être puni pour avoir quitté mon poste… Qui est celui d’accueillir les nouvelles fées et les réorienter vers leur Cour. Mais toi, déjà, tu es à moitié humaine, et c’est très rare qu’une fée semblable à toi arrive ici… D’ailleurs je n’en connait qu’une seule autre, la fille du Roi Obéron… Mais c’est une histoire bien compliquée… D’ailleurs c’est en l’aidant à venir ici que j’ai hérité de ce poste dont je ne voulais pas. Bref, tout ce que tu dois savoir, c’est qu’ici, tu es la proie la plus facile pour toutes les créatures inimaginables, alors restes près de moi, ne t’éloigne sous aucun prétexte et… Et ne traîne pas.

- D’accord. »

Je marche alors à ses côtés durant un certain temps, jusqu’à ce qu’enfin la nuit tombe et que l’on s’arrête devant un arbre, un immense arbre à l’écorce plus foncée. Il frappe quelques coups tout en bas de cet arbre et une minuscule porte s’ouvre devant nous, tandis que je reste bouche-bée.



A suivre....

Hermelinde

Hermelinde
Sa Majesté de la Team Ash

J'aime bien le début. A quand la suite ?

LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Merci, Hermelinde, la suite arrivera un de ces jours Wink Je suis contente que ça te plaise !
Je te dit tout de suite, les personnages principaux (sans compter mon personnage) seront :
- Ash (indispensable)
- Rowan (pareil)
- Sage (évidemment I love you )
- Puck

Ah et,la chronologie risque d'être différente de celle des livres et je m'autorise de gros changements, pour que ça ne soit pas du copiage inutile.

Encore merci pour ton commentaire, j'espère que la suite te plaira.


PS : il va falloir attendre au moins quelques jou'rs, je crois que j'ai la grippe...

Hermelinde

Hermelinde
Sa Majesté de la Team Ash

T'inquiète pas, moi aussi je suis malade.
Et pour les changements aussi c'est pas grave ! Wink (au contraire)

LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Merci encore, j'espère vraiment que ça te plaira.

PS : Courage

Hermelinde

Hermelinde
Sa Majesté de la Team Ash

Courage à toi aussi

LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Chapitre 2 :


Alors que je refuse d’avancer, de peur de foncer sur l’arbre, lequel est couvert d’épines à l’air féroce, il insiste avec impatience et m’ordonne de fermer les yeux. J’obéit avec réticence, et sitôt mes yeux fermés, il m’entraîne à sa suite.

« Et voilà, enfin ! C’est bon, tu peux ouvrir les yeux.

- D’a-d’accord. »

A peine j’ai ouvert les yeux que je les referme aussitôt, de peur de ce que je vais voir. Plus posément, je me décide à les ouvrir franchement, et manque de tomber à la renverse.
Nous sommes dans le tronc d’arbre, si petits -ou bien est-ce l’arbre et tout ce qui y vit qui est immense - que devant moi, une sorte d’écureuil se tient devant moi, et semble même me dépasser de quelques centimètres. Lorsque je lève les yeux vers le haut, c’est un immense tunnel que j’aperçoit, qui semble sans fin, et grouillant d’insectes parfois plus gros que moi. Alors qu’une de ces bêtes semble vouloir descendre, je m’aplatit au sol brusquement et ne cesse de fixer cette horrible créature. Puck sourit malicieusement à nouveau, semblant rire de ma frayeur. Il pousse un cri indéfinissable et l’insecte géant part vers le haut du tronc d’arbre à toute vitesse, ainsi que celles qui se trouvaient non loin de nous.

« Merci…, lui dis-je dans un souffle.

- Mais de rien. Bon, je te présente Twiggs. Twiggs, je te présente Mathilde, une nouvelle en Faérie.

- Une humaine ou une fée ?, dit Twiggs en s’approchant de moi et en m’inspectant de tous les côtés.

- Euh… Sûrement un peu des deux…, annonce Puck avec un air gêné.

- Quoi ? Toi, le grand spécialiste, tu ne sais pas ? Ah, ça c’en est une bonne !, rit l’étrange écureuil. Tu dois être une drôle de créature pour qu’il ne sache pas ce que tu es…,ajoute-t-il en se tournant vers moi.

- Comment ça ? Puck, qu’est-ce qu’il raconte ? Je ne comprends rien. Puck, explique moi.

- Euh… Ce n’est rien. », dit ce dernier, en détournant le regard. 

Après avoir tous trois mangé de grosses baies, aussi grosses des pastèques, l’ami de Puck s’allongea sur un « lit » fait d’un duvet de poils. De poils d’araignée a-t-il précisé. Aussitôt, j’ai vivement reculé. Puck a de nouveau sourit et s’est contenté de secouer la tête sans rien dire. Je me suis finalement endormie sur un morceau d’écorce, non loin de Puck, qui avait fait le même choix de « lit » que l’écureuil nommé Twiggs. Après de longs moments d’assoupissement puis de réveil en sursaut - dus aux bruits sinistres émis par les insectes géants -, je finis par m’endormir, en me demandant ce que signifiait tout ceci, en repassant dans ma tête cette étrange journée.

Lorsque je me réveille, ils ont tous les deux l’air de m’attendre, autant dire que je me suis vite levée. Ils sont tous deux pressés, Puck que nous nous mettions en route, et Twiggs que nous partions de sa maison, ce qui pour moi revient au même et je me dépêche donc autant que je peux.

« Et bien, je préférait la dernière que tu as amenée ici, la…

- Chut ! Twiggs !

- D’accord, d’accord, mais elle était bien mieux.

- Pourtant tu nous avais renvoyé de chez toi en pleine nuit, tu avais posé les affaires devant la porte., lui fait remarquer Puck.

- Elle attirait les créatures malfaisantes, ce n’est pas ma faute si en plus elle les suivait.

- Qui ça ?, demandais-je.

- Rien, une autre fille. Je n’en n’ai pas amené cent mille ici, tu es la deuxième., me dit Puck

- Ah, et la première était comme moi ?

- Pas du tout !

- Twiggs ! On n’en sait rien, après tout.

- Il t’aurait prévenu, non ?

- Ce n’est peut être pas la sienne mais celle de Mab…

- Hein ? Celle de Mab ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Puck, je serais quoi ?

- Rien, rien. T’inquiètes pas de ça, on dois vite y aller. Plus vite on partira, plus vite on le saura. Tiens, génial, ça rime !

- Oui, partez-vite !, s’empresse Twiggs.

- C’est bon, c’est bon, je suis prête ! Pas la peine de s’énerver.

- Je suis pressé, c’est tout. Aller, bon voyage ! »

Nous repassons la porte et je retrouve enfin ma taille normale. Nous continuons donc d’avancer et alors que j’ai l’impression qu’une journée s’est écoulée, la nuit n’est toujours pas là, toujours cette semi-pénombre. Lorsque je pose la question à mon guide, il me répond que le temps n’existe pas ici et que la nuit tombe quand elle le veut, que nous nous sommes reposé hier parce qu’il sentait que j’allais bientôt être très fatiguée, et que par hasard, la nuit est tombée à ce moment-là. J’insiste alors pour qu’on s’arrête quelques minutes.

« D’accord, mais juste quelques minutes., m’accord-t-il. Et ne t’éloignes pas.

- Est-ce que tu as à boire ?

- Non. …Très bien, on va chercher un ruisseau, mais si un coin d’eau t’attire irrésistiblement, n’y vas pas ! Compris ?

- Oui. », répondis-je simplement, me posant une foule de questions.

Après de nombreuses tentations et une longue marche, Puck s’arrête enfin à un court d’eau entouré de ronces. Il est le moins accueillant de tous ceux que l’on a vu jusqu’ici. Comme s’il lisait dans mes pensées, Puck m’explique :

« C’est justement pour ça que nous nous arrêtons, c’est un charme qui le camouffle et le protège des êtres malfaisants. Les autres plans d‘eau et ruisseaux, qui t’attiraient tant, étaient remplis de ce genre de créatures.

- Et bien heureusement que je suis avec toi. Merci encore.

- A ce propos, ne dis plus jamais merci. Heureusement que c’est moi, mais les autres ne te feront pas de fleur. Remercier une fée c’est lui accorder une faveur, cette de son choix. Bref, trouves-toi une autre expression. Et ne dis jamais à une fée que tu lui dois quelques chose, pareil, c’est dangereux. Et méfies-toi des cadeaux des fées, et ne mange rien de ce qu’une fée peut te donner, quoi que là, je ne suis pas sûre que ça soit valable pour toi étant donné que je ne sais pas ce que tu es… Bref, dans le doute, ne manges pas ce qu’une fée te donne. Tiens, on est presque arrivés. Tiens, c’est louche, rien ne nous est arrivé pour l’instant, ça ne saurais tarder…

- Tu fais exprès de me faire peur ?

- Mais non, je veux juste te prévenir, si tu préfère te faire attaquer sans t’y être attendue, c’est ton choix.

- C’est bon, c’est bon, merci, Puck. Et qu’est-ce qui risque de nous arriver ?

- Oh, une attaque de gobelins, ou bien de fées sauvages, ou de fées de l’Hiver, ou bien de satyres,…

- D’accord, c’est bon, j’ai compris ! Arrête, s’il te plaît, arrête.

- A vos ordres, jeune et étrange fée., dit-il avant d’éclater de rire.

- J’ai un prénom tu sais.

- Oui, mais je me demande bien ce que tu peux être… Tu sais, il y a peu de temps que les demi-sang sont acceptées ici, mais heureusement personne ne le sait, parmi les demi-sang. Mais toi, tu paraît un peu plus féerique et moins humaine, donc tu n’es pas totalement demi-sang, ni totalement une fée…

- C’est bon, j’ai compris… Je suis très bizarre et tu n’en n’as jamais vu des comme moi. Arrête de répéter que tu ne sais pas ce que je suis, c’est gênant.

- …Tant que ça ?, demande-t-il finalement sans une once d’humour ni de moquerie.

- Oui, tu crois que c’est agréable d’avoir autant de questions dans la tête, plus celles que tu te pose à voix haute et aussi celles de cet écureuil ? Non, c’est franchement fatigant, surtout que même moi je doute aussi, et que je n’ai aucune réponse ! Alors c’est bon, j’en ai assez.

- Excuses-moi, je ne savais pas. Après tout, c’est la première fois que je vis ça, alors c’est perturbant pour moi aussi. On ne devrait pas tarder à arriver.

- Tant mieux, je commence à être fatiguée. »

Nous marchons depuis plusieurs jours, je crois. Nous nous sommes arrêtés une fois dans une grotte aux airs effrayants - qui était très sûre justement, comme me l’a dit Puck - et une autre fois nous avons dormi en haut d’un arbre. Il m’a aidé à grimper parce que les prises n’étaient pas très faciles pour moi, mais j’ai fini par y arriver seule à la fin.
Alors que pour la première fois depuis que je suis ici, je pense à mes cheveux et comme ils doivent être emmêlés, remplis de feuilles ou pire, de petites bêtes… Je passe rapidement mes mains sur mes cheveux et pousse un cri en arrêtant brusquement de marcher.

« Puck, qu’est- ce que j’ai sur la tête ? Est-ce que j’ai des feuilles, des insectes ?

- Non, tes cheveux sont très bien. Et puis… Ah, je vois. Repasse tes mains sur tes oreilles, de la base jusqu’au bout. C’est ça qui te gène. On trouvera bien un miroir à la Cour du roi Obéron. »

Je fais exactement comme il me l’as dit et mon cœur accélère brusquement. Mes oreilles ! Elles sont pointues, dépassent de mes cheveux et… En fait, j’ai des oreilles d’elfe, comme lui. Passée ma stupeur, je me remet à marcher, aux côtés de Puck, avec encore plus de questions en tête.

Puis c’est à son tour de s’arrêter brusquement. Il m’intime de me taire en mettant un doigt sur sa bouche et écoute attentivement. J’essaye moi aussi de faire attention aux bruits qui nous entourent mais ne perçois rien d’anormal.

Hermelinde

Hermelinde
Sa Majesté de la Team Ash

Aaaah, ça s'est du suspens !

LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Merci beaucoup, j'espère que la suite te plaira ! Very Happy I love you

A bientôt ! Wink

Hermelinde

Hermelinde
Sa Majesté de la Team Ash

Mais oui, ça me plaira !

LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Chère Hermelinde,

Je n'oublie pas ma fanfiction, ne t'en fais pas, c'est juste une période de manque d'inspiration, je n'arrive pas à imaginer une partie de l'histoire, et très importante en plus... Enfin, ça va bien se débloquer un jour ! Je te prie de m'excuser pour cette longue absence, je vais essayer de relire des passages des livres pour m'inspirer.

J'espère que tu continueras à suivre cette histoire.

LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Chapitre 3 :


 

Il se fige soudain sur son visage une expression que je ne lui avais encore jamais vu - même s’il est vrai que je ne le connais pas depuis très longtemps - mais je comprends immédiatement que ce n’est pas un petit incident de parcours, que c’est vraiment grave pour qu’il soit inquiet à ce point. Je ne dis pas un mot, j’ose à peine respirer et le fais en faisant le moins de bruit possible.



Soudain le bruit sec d’une brindille qui craque vient jusqu’à moi. Je sursaute et me retourne brusquement. Instinctivement, je me rapproche de Puck et il me lance un regard perplexe. C’est à ce moment là que je m’aperçois que je lui ai pris le bras sans m’en rendre compte. J’allais m’écarter de lui lorsqu’une série de bruits retentit tout près. Cette fois, c’est comme si c’était d'immenses troncs d’arbres qui craquaient sous le poids d’un pied géant. Et la terre tremble tout autant. Je perds l’équilibre et tombe à terre. Cette fois, malgré ma curiosité sans limite, je ne veux absolument pas savoir ce qui a fait ces bruits. Lorsque je regarde Puck de nouveau, je remarque alors qu’il articule des mots que je n’entends pas. Puis le son revient, un peu déformé tout d’abord, puis je l’entends crier.



« Dépêche-toi, on doit y aller ! Je sais que tu as peur mais c’est pas le moment de faire la morte ! Si cette chose sent notre odeur, on est foutus ! »



Je me redresse avec peine, il m’aide en me tenant d’abord le bras, puis me hisse sur mes jambes en me soutenant par les hanches en voyant que je n’y arrivais pas. Les jambes encore flageolantes, j’essaie de courir tandis qu’il me traîne derrière lui en me tenant la main - ou plus précisément, le bras - puis d’un seul coup il s’arrête. Je lui adresse un regard empli de panique et de peur auquel il me réponds par un sourire qui se veut rassurant - mais je vois bien son angoisse malgré tout. J’ouvre la bouche mais il est plus rapide.



« C’est trop risqué et tu es déjà fatiguée, je n’arriverais pas à te protéger et à combattre le monstre qui nous poursuit s’il nous rattrape, il vaux mieux que…



- Quoi, tu m’abandonne ? ! , le coupais-je en tremblant.



- Non ! Enfin… Ecoute, continue à avancer le plus vite possible dans cette direction, m‘explique-t-il en me montrant du doigt la direction opposée. Tu trouveras bientôt un chat qui t’emmènera à la Cour Unseelie et….



- Non !!! Je t’arrête tout de suite ! Il est hors de question que j’aille là-bas ! Tu ne te souviens pas de ce que tu m’as raconté ? Que, je cite, le Roi Obéron n’est pas gentil ou méchant mais qu’il est moins « cruel » que la Reine Mab qui est la Reine de la Cour Unseelie ! Et tu voudrais m’envoyer là-bas toute seule ? ! Et puis, et si le monstre décidait de me suivre moi et que tu ne le remarquais pas tout de suite, hein ?



- ARRÊTE DE ME COUPER ! C’est très important, fais moi confiance, si je pouvais faire autrement je t’enverrais ailleurs et je resterais avec toi…, débite-t-il à toute vitesse. MAIS Là JE N’AI PAS LE CHOIX ! Fais ce que je te dis et puis de toute façon, tu ne seras pas seule, ce n’est pas n’importe quel chat, pour qui est-ce que tu me prend ? !  Bref, la discussion est close, tu as déjà assez perdu de temps. Dis bien à ce chat, Grimalkin - retiens bien son nom, Grimalkin - que c’est moi qui lui doit une faveur, moi et personne d’autre. C’est très important. Je viendrais te retrouver là-bas dès que possible et je t’amènerais auprès de mon roi. Bon, à présent, bonne chance. »



Il retrouve le sourire, un petit sourire en coin, et m’adresse un signe de la main avant de se transformer en un cheval. S‘il n‘avait pas ces yeux vert profond, jamais je n‘aurais cru que mon étrange guide était devenu un cheval... Je déglutis avec peine et avant que je n’ai le temps de lui parler, le cheval s’avance vers moi et souffle de l’air chaud, comme pour me dire de me dépêcher de partir. Pendant un instant, j’ai eu l’impression de comprendre ce qu’il voulait me dire sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche. Je secoue la tête pour me ressaisir et cours dans la direction qu’il m’a indiqué quelques minutes - ou bien secondes ? - plus tôt. Je veux lancer un regard en arrière mais la seconde d’après, je me dis que ce n’est sûrement pas une bonne idée. Et quelque chose me dit qu’en plus de me ralentir, je ne devrais pas voir ce qui est derrière moi, peut être que cela pourrait attirer la bête, que Puck essaie de « convaincre » de le suivre lui et pas moi et que peut être… Je réfléchis trop, ça risque de me ralentir, et si j’essayais de me concentrer sur ce qui est droit devant moi, plutôt ?



Quelle idiote je fais, toujours à penser à autre chose ou à rêver, surtout lorsqu’il ne faut SURTOUT pas penser à autre chose que ce que l’on fait…



Des arbres, toujours des arbres, les mêmes, sans aucune différence, tous immenses et à l’écorce d’un marron étrange. Toujours cette brume près du sol, pas partout, juste entre le sol et ma taille, et à présent, j’ai l’impression que le vent souffle plus fort dans les feuilles. A ce moment là, je sens le vent sur mon visage, ce vent que je n’avais pas sentit depuis longtemps, depuis mon arrivée ici, depuis ma rencontre avec Puck… Je m’arrête brusquement, sans vraiment savoir pourquoi. J’ai l’impression que je suis arrivée là où je devais m’arrêter mais… Aucun chat à l’horizon… Je regarde attentivement et soudain…



Une grosse patte velue me touche la paume de la main.



Je hurle à pleins poumons et me retourne en sursaut et…



Je découvre alors un gros chat gris, un peu trop haut haut pour un chat mais je ne dois pas en être surprise, ici, tout est étrange... Je frissonne en me disant que ma vie est à présent entre les mains d’un chat que je ne connais pas et qui ne parle peut être pas… Même si je vois comme une étincelle d’intelligence dans son regard, comme si un humain me regardait.



« Vous… Vous êtes Grimalkin ? , bredouillais-je avec appréhension.



- En effet, il me semble que tu me cherche depuis un moment, pourquoi ? Si tu me cherchais, tu n’aurais pas dû avoir peur, tu m’as trouvée, tout va bien, non ?



- Et bien,… à vrai dire… Je ne … Je ne sais pas trop. On m’a dis que vous m’emmèneriez jusqu’à… La Cour Unseelie…,ignorant sa remarque et prononçant à regret un nom que je voudrait même ne pas avoir en tête.



- Intéressant… Pourquoi doit-tu aller là-bas, étrange créature ?, m’interroge-t-il en tournant autour de moi comme s’il évaluait ma valeur ou…



- Arrêtes de tourner autour de moi, et ne m’appelle pas « étrange créature ». Je m’appelle Mathilde, et je te prierais de ne pas me rappeler toi aussi que personne ne sait quelle « créature » je suis. J’en ai plus qu’assez… Et je t’ai dis que je ne savais pas pourquoi je devais te trouver alors je ne sais pas non plus pourquoi je dois aller là-bas, c’est assez évident. Je ne sais rien du tout, je sais juste que je devais courir jusqu’à ce que je te trouve pendant que Puck éloignerait la bête qui semblait vouloir nous poursuivre.



- Humm, intéressant… Et que me donne-tu en échange ?



- Puck a dit que c’est lui qui te doit une faveur, uniquement lui.



- Toujours aussi futé celui-là. Pourquoi aurait-t-il prit la peine de s’engager dans un contrat à ta place, hein ? Qu'as-tu de si spécial ? Est-ce que tu as une idée ?



- Non…, et arrête de me regarder comme ça. Je ne suis pas une friandise. Bon, est-ce que tu accepte de m’emmener là-bas oui, ou non ? »



Une phrase de Puck me revient en mémoire subitement - merci à ma mémoire auditive ! - :



« …Sois très précise et très claire dans les marchés que tu conclus avec des fées, surtout pour ce qui est du temps ou de ton état physique ou moral, et fais en sorte qu’elles aussi soient très précises dans chacun de leurs mots, elles essaieront de profiter des mots flous ou vagues, ou des imprécisions, pour obtenir ce qu’elles veulent… »



Je précise alors :



« Est-ce que tu vas m’emmener maintenant jusqu’à la Cour Unseelie et le plus rapidement possible, en me protégeant pour que j’arrive là-bas saine et sauve, physiquement et psychologiquement et sans que je ne te doive rien, que seul Puck aura une dette envers toi, une dette qui ne me concernera nullement, ni rien qui serait lié à moi ?



- Puck t’as tout appris sur les contrats à ce que je vois… Vraiment tout. Très intéressant… Entendu, marché conclu.



- Très bien… Je… »



Pendant un instant, j’allais lui dire « merci » ou que je lui était « reconnaissante » mais ces deux mots ne vont pas du tout. Je ne veux pas contracter de dette envers lui après tout cela ! Ce serait trop bête…



« Je n’ai pas droit à un remerciement ?, réclame-t-il avec un sourire.



- Je sais ce que cela signifie., répliquais-je, un peu énervée qu’il montre autant de volonté à vouloir me piéger. Non, je suis enchantée d’avoir pu faire affaire avec toi, voilà tout.



- Et bien ! On peut dire que tu as tout retenu sur les contrats…, remarque-t-il, d’un air réellement étonné. Et aussi que Puck t’as tout raconté.



- Et bien tant mieux s’il m’a tout raconté. Pourquoi ne l’aurait-il pas fait ?, m’impatientais-je.



- Pour rien, pour rien, dit-il sur un ton de mystères. Allons y maintenant, la route est longue.



- Attends-moi ! Tu aurais pu me prévenir avant de partir aussi vite ! », m’exclamais-je en courant pour la rattraper tandis qu‘il disparaissait par instants dans la brume.



Il ralenti peu à peu le rythme et en marchant, m’observe parfois comme une bête curieuse avant de regarder de nouveau devant lui. Je m’efforce de me concentrer sur le paysage. Les arbres restent les mêmes, tous semblables, comme s’il s’agissait d’une copie, d’une vulgaire image modifiée… Je soupire et regarde droit devant moi puis m’arrête brusquement.








 A suivre........



Dernière édition par LectriceMathilde le Jeu 24 Oct - 15:23, édité 1 fois

Hermelinde

Hermelinde
Sa Majesté de la Team Ash

Suspens !!

LectriceMathilde

LectriceMathilde
Gobelin

Je sais, ça fait très très longtemps, mais l'inspiration ne vient pas toujours, ou pas commen on voudrait. Mais ça y est, j'ai un chapitre de prêt !

J'espère qu'il te plaira !
Embarassed Smile Smile Like a Star @ heaven 

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Chapitre 3 :


Un peu plus loin, parmi d’autres arbres totalement identiques les uns des autres, se trouve un arbre blanc. Tout blanc. Je décide alors de m’en approcher, peu importe ce que c’est, peu importe où est parti Grimalkin. Cet arbre m’attire. Plus j’approche, plus je peux voir d’arbres près de lui, et je me rends vite compte qu’ils sont tous blancs. Immaculés, et d’un aspect cotonneux, tout comme le sol qui les entoure. Lorsque je passe la main sur le dessus d’un des arbres, je sens le froid et la douceur de la neige. Et un vent frais et rempli d’une douce odeur d’hiver se lève tout d’un coup, ni trop fort ni trop doucement. Un sourire me monte aux lèvres et sans savoir pourquoi, je suis soudain heureuse. Je me mets à rire, sans raison, mais je sais que d’un coup, je ne suis plus perdue et je ne suis plus seule. Instinctivement, je me baisse et m’assieds confortablement sur le matelas neigeux. Devant moi apparaît alors Grimalkin, et pour la première fois depuis longtemps, je ne sursaute pas, je ne suis pas surprise ; je m’y attendais, inconsciemment. Je lui souris et lui caresse la tête. Il se met alors à ronronner et cale sa tête contre ma main. Je glisse alors ma main plus vers son cou et il lève la tête pour me permettre de continuer à le flatter.

« Si quelqu’un m’avait dit que tu pouvais ronronner et être heureux comme un chat ordinaire, je ne l’aurait pas cru. Tu es si mignon quand tu n’essaie pas de m’agacer ! », le taquinais-je en lui tirant la langue.

Il se dresse d’un bond et recule d’un pas. Je ne peux me retenir d’éclater de rire, ce qui augmente son agacement. Il me tourne alors le dos et me fouette rageusement le visage avec sa queue.

«  Je ne suis pas mignon ! Je suis beau, majestueux ou bien élégant, mais pas…mignon ! , s’exclame-t-il.

- Si tu veux, Grimalkin, si tu veux., lui répondis-je en souriant. Je suppose que nous ne sommes plus très loin de la Cour Unseelie, j’ai raison ?

- Non, tu as très bien deviné, quelle force d’esprit !, ironise-t-il.

- Pas besoin d’être méchant, va, je sais bien que tu peux être très gentil quand tu le veux. J’aime bien l’atmosphère, plutôt étrange, non ?

- Et bien… Disons que ça ne m’étonne qu’à moitié…, rétorque-t-il sur un ton énigmatique.

- Rho, toi et tes mystères !, pesté-je. Tu ne pourrais pas au moins répondre à cette question ? Pour une fois…

- Et bien non, tu ne peux pas tout savoir, fillette. Mais ne t’inquiètes pas pour ça, tu le sauras bien assez tôt…

- Je ne vais rien dire là-dessus, ça ne sert à rien, tu sais très bien ce que je pense… En tout cas, j’ai hâte de rencontrer d’autres personnes. Est-ce que tu connais quelques personnes sympathiques ?, demandais-je simplement en me relevant et en époussetant mon jean pour enlever la fine couche de neige qui s’y est déposée.

- Tu ne sais vraiment pas où tu as atterris, hein ?, s’esclaffe-t-il. Puck ne t’as pas tout dit à ce que je vois…

- Il m’a dit que la Reine Mab était très cruelle et le Roi Obéron un peu moins, mais pas gentil pour autant. Après, je ne sais rien des autres personnes des Royaumes…

- Et bien je ne vais pas te gâcher la surprise alors, ce serait méchant de ma part. »

Il part de nouveau dans de grands éclats de rires et accélère la cadence. Résignée, je ne dis plus un mot. Il est parfois bien agaçant, ce chat. J’espère qu’ils ne sont pas tous comme lui ou comme la Reine Mab…
Ses pattes laissent de petites empreintes dans la neige et en regardant derrière moi, je m’aperçois que mes empreintes, et les siennes aussi d’ailleurs, s’effaçaient au fur et à mesure de notre avancée.

« Cela signifie que nous ne sommes pas recherchés, petite. Si nous l’étions, nos empreintes se cristalliseraient afin de laisser une trace nette de notre passage pour nos poursuivants, et ce jusqu’à nous. Cela répond à ta question ?

- Oui…, soufflais-je. Je suis contente de ne pas être poursuivie, c’est déjà ça.

- Oh, mais ça pourrait venir, ne te réjouis pas trop vite. »

Rho, il ne manque pas une seule occasion d’essayer de me faire peur. Mais là, ça ne marche pas. Pourquoi voudrait-on me pourchasser ? Je serais moi-même, comme d’habitude, je ne ferais rien de mal et je ferais attention à ne pas me mettre à dos quelqu’un. Et tout se passera bien, n’est-ce pas ?
Devant moi, les arbres changent peu à peu. La neige sur les arbres laisse place à de la glace, et des stalactites pendent gracieusement aux branches, étincelant à la lumière du soleil. La forêt se fait de plus en plus clairsemée et un majestueux corbeau se pose sur une branche, juste en face de moi. Je m’arrête une minute, fascinée par la beauté de son plumage couleur d’encre et de son regard pénétrant. L’instant d’après, il penche la tête en avant comme un étrange salut puis s’en va en croassant.
Je souris et ne bouge pas pendant quelques secondes, puis repars en direction de Grimalkin, qui s’était arrêté et me regardait avec étonnement et réflexion. Décidément, je dois lui paraître vraiment très mystérieuse…

« Est-ce que l’on pourrait s’arrêter un moment pour manger quelque chose ?, l’interpellé-je.

- Et qu’est-ce que tu mangerais ?

- Je n’en sais rien, je me tourne vers toi…

- Et bien il faudrait trouver un arbre dont les fruits ne sont pas… Que dis-je ? Je n’en sais rien, il faudrait essayer… Approche, jeune fille. », m’appelle-t-il avec son sourire mystérieux.

J’hésite quelques secondes, et me remémore ce que je sais de lui. Un chat, intelligent, mystérieux, parfois inquiétant, qui a essayé de me piéger grâce à un marché… Mais c’est Puck qui m’a parlé de lui. Donc il doit être honnête et il n’est sûrement pas méchant. Quoique… Puck m’envoie bien chez la Reine Mab ! Je fais sans m’en rendre compte un pas en arrière et Grimalkin me regarde avec incompréhension.

« Tu as peur de moi ? Comment se fait-il que tu ait peur ? D’habitude, les gens qui devraient avoir peur de moi n’ont pas du tout peur, mais toi… Tu ne risque rien du tout et… Je crois que je commence à comprendre… Ce n’est pas sûr mais…, poursuit-il d’un air perplexe et d‘une voix lointaine, en me fixant comme s’il voyait à travers ma peau. De toute façon, nous sommes presque arrivés, la Cour de Mab n’est plus très loin. Tu veux toujours manger quelque chose ou tu préfère attendre et qu’on continue à marcher ?

- Tu es bizarre tout à coup… Qu’est-ce qui se passe ? Grimalkin, pourquoi est-ce que tu me regarde comme ça ?, lui demandé-je avec insistance. J’aimerais comprendre, s’il te plaît… »

Je m’assied au sol et essaie de respirer calmement. Ça me gène, qu’est-ce qui m’arrive ? Je sens comme une chose dans ma gorge, une chose indistincte qui me gène mais je respire et… J’ai l’impression que je vais exploser, pas de rage, mais un peu de tristesse et de… frustration. J’ai l’impression que je me retiens de craquer depuis des jours alors que…

« Grimalkin, je n’en peux plus, parles-moi…, le supplié-je. Dis-moi ce que tu crois avoir compris, j’en ai marre de ne rien comprendre et…

- D’accord., accepte-il étrangement, d’une voix totalement différente d’avant. Je pense que tu es… »

Suspendue à ses lèvres, je n’écoutais plus rien et à présent je me rends compte de mon erreur. Un cheval et son cavalier se trouvent maintenant entre lui et moi et trois autres entourent Grimalkin. Il a l’air de ne pas savoir quoi faire, il hésite… Mais entre quoi et quoi ? Ses poils sont tout hérissés sur son corps et il me regarde, puis il regarde les cavaliers et leur monture, puis il jette un regard vers moi et… Soudain disparaît, m’adressant un clin d’œil rapide, presque imperceptible, si bien que j’ai presque l’impression de l’avoir imaginé, mais quelque chose me dit que je l’ai vu, c’est sûr et certain.
Il m’a abandonnée. Il m’a laissée avec des hommes que je ne connais absolument pas et… En regardant plus attentivement, je remarque qu’ils ont tous un beau visage, très beau même, pas d’une beauté ordinaire ou naturelle, d’une beauté digne des acteurs de films, sauf que ces homme-là ne sont pas maquillés et qu’il n’y a pas d’effets spéciaux… Mais mon regard est attiré par un d’entre eux en particulier, un dont le regard respire la confiance… Non, je confonds, c’est moi qui ai confiance en lui mais je ne sais pas pourquoi, quelque chose dans son regard… Je détourne les yeux et ramène mes jambes contre moi, mes genoux contre ma poitrine. Moi qui suis plutôt grande, je me sens tellement petite, et pas seulement parce qu’ils sont sur un cheval et que je suis assise par terre, non, il y a autre chose.

« Qu’est-ce que vous me voulez ?, demandé-je d’une voix que j’essayais de ne pas faire trop plaintive - sans succès.

- Viens, n’aie pas peur. », dit un des hommes, celui face à moi, le seul qui était tourné vers moi quand Grimalkin était encore là. Il a la peau très claire -comme les autres - et ses yeux apparaissent comme des feuilles de printemps prises dans la glace - un vert vif et à la fois tendre -, ses longs cheveux bruns ondulent dans son dos.

C’est l’homme en qui j’ai confiance, pourquoi, je ne sais pas… Je me redresse instinctivement, sans réfléchir. Je fais ce que me dicte mon cœur, et… Et je saisie la main que cet l’homme tend vers moi et le laisse me hisser sur son cheval, juste devant lui. Je remarque alors qu’un loup est auprès de lui. Ils doivent être très proches tous deux car le loup est calme et reste près de son cheval, d’ailleurs ce dernier ne réagit pas à la présence du grand prédateur… Là, réfléchissant soudain à mon imprudence, je me fige. J’ai l’impression d’être le mouton tombé dans le piège du loup, sans aucune échappatoire. Puck n’aurait certainement pas accepté que je fasse confiance aussi rapidement et sans raison, que je fasse ça, il ne me l’aurait jamais conseillé et…

« Tu n’avais pas peur de moi il y a une minute. Laisse ton instinct te guider, c’est ton meilleur atout ici. Tu ne peux te fier qu’à lui, et encore… Pas toujours… Mais là, il me semble que tu étais sûre de toi, non ?, souligne-t-il, avec un sourire que j’entends dans sa voix.

- Je ne sais pas. Je ne sais plus en qui je peux avoir confiance, ici, c’est trop compliqué…

- Est-ce que tu crois que tu peux avoir confiance en moi ? Sans réfléchir, vers qui irais-tu, vers un de ces trois hommes ou vers moi ?

- Vers toi., répondis-je sans hésiter une seule seconde, puis après une pause pour réfléchir, je poursuis. Mais c’est normal, tu t’es placé le plus proche de moi, tu m’a tendu la main, tu es le seul à m’avoir parlé et… Et voilà.

- Etonnant, mais est-ce que tu as réfléchi à tout cela avant de prendre ma main et de me laisser te poser sur mon cheval ?, continue-t-il de me questionner, toujours avec une voix calme, franche et à la fois douce.

- Non, je n’ai pas réfléchi. Mais ça me fait peur, si je ne réfléchis pas, je pourrais tomber dans un piège et…

- Si tu me fais confiance, est-ce que tu as encore besoin d’y réfléchir, puisqu’instinctivement tu n’as pas eu peur ?

- Non, non, je suppose que… Je suppose que tu as raison., accepté-je avec soulagement - enfin quelqu’un en qui je peux avoir totalement confiance.

- Alors tu es d’accord pour qu’on se remette en marche ?, me demande-t-il gentiment, avec sincérité.

- Euh… Où est-ce qu’on va ? Et qui es-tu ?

- Maintenant que tu as totalement confiance en moi, je peux me présenter. Je suis le Prince Sage, premier fils de la Reine Mab, et ces hommes que tu vois là font partie de ma garde royale, ce sont des chevaliers. Nous allons à la Cour Unseelie, et nous venions te chercher. »

Un frisson m’envahi. Pas de froid, ni d’excitation, mais de peur. Puck ne m’avait-il pas dit que la Reine Mab était la plus cruelle de tous ? Mais… Pire encore : et si ses fils étaient comme elle ? Tétanisée, je n’ose plus faire un seul mouvement.
Le Prince Sage rit doucement dans mon dos. Mais je ne distingue finalement aucune moquerie, juste un rire franc mais discret.

« Non, ne t’inquiètes pas pour ça, je ne ressemble pas à Mère. Elle aime jouer avec les gens, humains comme fées, mais pas moi. Je pensais que tu avais confiance en moi…, me rappelle-t-il encore une fois.

- Mais ça me fait peur ! Et si je me trompais…? »

Epuisée, je m’affale en avant, sur le cheval. Avec douceur, le Prince me redresse et m’attire à lui, et me maintient, le dos contre son torse. Je sens que je ne risque pas de me tromper pour lui, j’en suis sûre maintenant, je n’hésiterais pas une seule seconde. Mais pour les autres, et si mon instinct se trompai à l’avenir ?

« Tu sais que tu peux avoir confiance en moi, et pour les autres, tu verras ça en tant voulu. Pas besoin de t’inquiéter, tu n’es plus toute seule, jeune fée. En route pour la Cour Unseelie., ajoute-t-il à l’attention des autres cavaliers.

- Merci, Prince Sage…, soufflé-je avec soulagement. Oh, non ! Je… J’ai dit « merci » à voix haute ? Ce n’est pas possible !, m’écrié-je, des larmes commençant à couler le long de mes joues. Je ne voulais pas… Je ne voulais pas contracter de dette, je… j’ai été idiote !

- Eh, calmes-toi, ce n’est rien, tu n’as contracté aucune dette. Tu ne me dois rien, je t’assure. C’est aussi à moi de décider, et je ne souhaite pas que tu me doive quoi que ce soit.

- Mais… Alors… Je pensais que… que toutes les Fées accept… acceptait une dette, que ça leur faisait plaisir.

- Pas toutes. Je n’en fais pas partie.

- D’a… d’accord. …Tout à l’heure, tu as dis que vous veniez me chercher… Vous saviez où j’étais ? Comment… Pourquoi veniez vous me chercher ?

- Parce que je suis au courant du fait que tu cherche à rejoindre la Cour Unseelie, les arbres parlent, tu sais. Maintenant, repose-toi. Il semblerait qu’un chat peu consciencieux ait profité de ton ignorance… Cela fait un plus d’une journée que tu marche sans dormir. Tu as bu, oui, mais je comprends que tu sois exténuée. Nous arriverons bientôt, mais en attendant, essaie de te reposer.

- Puck m’avait dit que toutes les Fées étaient méchantes et sans aucune sympathie ni… Qu’aucune n’avait de sentiment. Surtout celles de l’Hiver… C’est ce qu’il m’a dit.

- Nous avons tous des sentiments, mais rare sont ceux qui les laissent guider leur existence. A la Cour d’Hiver, plus qu’ailleurs, il n’est pas recommandé d’écouter ses sentiments car on risque à chaque instant de se faire piéger, tuer, manger…

- C’est horrible… Pourquoi dois-je aller là-bas ? Je vis en fonction de mes sentiments et de ce que je ressent… Je n’arriverais jamais à survivre là-bas., désespéré-je.

- Mais si, je serais là pour veiller à t’éviter d’avoir des ennuis.

- C’est vrai ? Tu n’es pas en train de me mentir ?

- Je ne peux pas mentir. Une Fée peut insinuer, ne pas tout dire, mais jamais elle ne peut mentir. Elle ne peut pas dire qu’elle n’a pas peur si elle a peur, ou bien dire qu’elle va faire quelque chose et ne pas le faire, car dès que l’idée de rompre sa parole lui viendra à l’esprit, cette Fée commencera à disparaître. Oui, je vais veiller sur toi.

- Pourquoi ? Qu’est-ce que ça peut t’apporter comme bénéfice ? Les Fées ne font rien gratuitement d’après Puck.

- Puck ne connait pas toutes les Fées aussi bien qu’il le croit. Que ce soit à la Cour d’Eté ou la Cour d’Hiver. Nous approchons, Mathilde.

- Comment connais-tu mon prénom ?, lui demandé-je, à moitié endormie.

- Je sais beaucoup de choses sur toi, jeune Fée., me chuchote-t-il à l’oreille, avec une voix tendre. Ne résiste pas, je te réveillerais quand il le faudra, je te donne ma parole.

- C’est très gentil, Prince Sage. Je t’en suis très reconnaissante.

- Dors bien. », dit-il à voix basse.

Je me laisse aller contre lui et il resserre tout de suite son étreinte au niveau de ma taille. Je sens son cœur battre contre mon dos et son souffle juste au dessus de ma tête. Rassurée, je prend une de ses mains dans la mienne et m’endors sans effort, épuisée.




A suivre........

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