Château de Seelie

La salle de réception était bondée, impossible de tourner la tête sans voir des personnes de la haute société danser, s'enivrer, s'amuser...
Allez-vous les rejoindre ou simplement rester près du buffet et entamer la conversation avec les autres gourmands?

Ookami avançait lentement, évitant de pousser les gens, se frayant un passage jusqu'au buffet bien garni. Pour l'instant, elle n'avait encore vu aucun visage familier. Tant pis. Elle se servit un verre d'hypocras puis s'assit sur une chaise ornée d'un grand drap rouge en soie. Cette salle de réception était très riche.

Alice entra à son tour dans la riche salle de réception. Il y avait tellement de monde qu'elle ne savait pas vraiment où regarder. Vers le fond, il y avait le roi Obéron et sa femme Titania, qui toisait les invités d'un regard hautain. à côté, elle vit également Puck et Meghan, qui semblaient parler entre eux, avec un chat sur les genoux.
Le roi lui avait commandé un poème mais avec tout ce monde, elle aurait du mal à arriver jusqu'à l'endroit désiré. Elle attendrait la fin de la soirée... même si nous n'étions que midi. à un moment ou un autre, les gens se lasseraient bien... même si c'étaient des fées.
Et elle vit une jeune femme seule, contrairement aux autres tous accompagnés. Elle portait à sa bouche une coupe, tandis qu'Alice s'approchait d'elle.

-Bonjour, comment t'appelles-tu? Tu es nouvelle à Seelie? Je ne t'ai jamais vu...

Sentant un regard dans son dos, elle se retourna, laissant sa coupe en suspend, et toisa la jeune fille. Une elfe. Elle ne savait pas si elle devait lui révélé la vérité, ou si elle devait se méfier.

-Heu ... Je ne suis pas d'ici, lâcha-t-elle. Et vous, qui êtes-vous ?

Elle ne préférait pas en révéler plus pour l'instant.

- Je suis poète pour le roi Obéron. Mais il y a trop de monde dans la salle pour que je puisse livrer mon poème, je vais attendre que les gens s'en aillent.

Alice toisa l'inconnue de haut en bas. En effet, elle ne devait pas être d'ici, elle n'avait pas les habitudes des fées d'été.

Soutenant le regard de l'inconnue d'un air presque superieur, elle lui répondit :

-Je suis d'Unseelie. Une "sans famille". Je suis une noble "sans famille".

Elle souria doucement, baissant ses yeux qui commençaient à briller de ses larmes. Elle detestait parler de sa "famille".

-Je ... je suis Anaë, s'excusa-t-elle.

Elle releva la tête, arrangea sa robe (elle s'était bien habillée, pour le buffet, d'une robe rose pâle et blanche, une longue robe à volants), et lui sourit à nouveau.

- Unseelie? Il ne voit mieux pas que les dirigeants l'apprennent, alors. Ils prendraient ça pour de l'espionnage. Je n'ai rien contre les autres, je me fiche bien de cette guerre.

Alice lui rendit son sourire. Elle n'avait pas une aussi belle robe qu'Anaë car elle n'était qu'une poètesse, et même au service du roi, elle n'avait pas les plus beaux vêtements. Mieux que ceux des servants, mais pas à la hauteur des nobles.

-Je m'appelle Alice. Moi aussi mes parents sont morts... Je ne sais pas trop comment, et ils étaient nobles mais le roi refuse de me rendre mon rang. Mais au moins, en tant que poète, je peux voyager.

Hermelinde arriva enfin au château, elle était épuisée. Ce n'était plus de son âge, de faire de telle balade. Mais elle avait reçu une invitation pour venir à cette fête, et ne voulait en rien la manquer.
Elle regarda autour d'elle, que de monde !
Hermelinde commença à se demander qu'est ce qu'elle faisait là.
Ce n'était pas un endroit pour les vieilles femmes, elle aurait du rester dans la forêt. " Non, mais quelle sotte je suis " grogna-t-elle.
Elle chercha des visages familiers, mais n'en trouva aucun, à part ceux des souverains.
Elle se demanda qu'est-ce qu'elle faisait là.
Tout le monde se trouvait en couple et faisait quelque chose.
Elle se demanda qu'est-ce qu'elle faisait là.
Elle vit deux jeunes filles discutées ensemble : une étrangère et une artiste.
Elle se demanda qu'est-ce qu'elle faisait là.
Elle entrevit le buffet, chargé de bonne nourriture et entouré de chaise.
Hermelinde se dirigea vers le buffet.

Alice regarda autour d'elle alors que Anaë ne parlait plus.
Elle vit une vieille femme qui avait l'air assez sympathique, mais elle était seule.
Elle venait de s'approcher du buffet et n'était donc pas loin - à un mètre - des deux jeunes filles.
Alice lui fit signe d'approcher, ne sachant pas trop si la vieille dame comprendrait si on s'adressait à elle.

Ne sachant pas quoi répondre, Anaë regarda un moment autour d'elle et reporta son regard sur la belle Alice. Elle remarqua qu'Alice regardait ailleurs. Elle suivit son regard et s'arrêta sur une vielle femme. Elle avait l'air épuisée et commençait à manger. Alice lui fit signe. Croyant qu'elle la connaissait, elle se fit plus discrète pour ne pas déranger et alla chercher une assiette gourmande.

La vieille dame ne répondant pas, Alice rejoignit Anaë. Elle était allée chercher de la nourriture, mais la rouquine n'avait pas faim.

-Et sinon, juste par simple curiosité, qu'est-ce qui t'amène à Seelie?

Anaë était en train de se servir lorsqu'on lui posa une question. Surprise, elle sursauta et fit tomber un petit gâteau qui coula sur sa robe.

-Oh, pardon ! C'est mon frère.

Elle essuya sa robe comme elle le pouvait.

-Ton frère? Tu as un frère qui vit ici? C'est étrange... D'habitude, les gens restent dans leur royaume.

Alice regarda autour d'elle: savait-on jamais, une oreille indiscrète aurait pu intercepter la conversation.

Anaë l'observa du coin de l'oeil, comme pour voir si elle ne faisait pas parti d'une compagnie d'espion ou autre. Elle finit par lui lâcher à l'oreille :

-Pas ici, mademoiselle. S'il vous plaît.

Hermelinde, s'étant rapprochée du buffet, commença à manger. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait manger quelque chose de si bon !
Du coin de l'oeil, elle observait les deux jeunes filles. L'une d'elle, une belle rousse aux allures d'artiste, faisait signe à quelqu'un. Mais, comme personne ne lui répondait, elle alla rejoindre son amie un peu plus loin dans le buffet. Ces deux jeunes gens l'intriguait. Hermelinde décida de se rapprocher d'elles.
Elle les observait. La rousse posa une question à l'étrangère. Celle-ci fit tomber une part de gâteau sur sa robe - une bien joli robe, d’ailleurs. Hermelinde se rapprocha un petit peu plus.
Ho, mince, elles s'en allaient ! Elle allait devoir passer la soirée seule.

Alice haussa les épaules. Tant pis, de toute façon, cette histoire ne la concernait pas.
Elle s'assit sur une chaise autour du banquet et regarda les passants. Elle ne savait plus quoi dire à Anaë. Mais qu'aurait-elle pu dire?
Elle leva la tête et vit que la vieille femme a qui elle avait fait signe quelques instants avant s'était approché, elle n'avait pas l'air de la voir, alors Alice s'approcha d'elle.

-Bonjour, vous êtes nouvelle?

Il y avait beaucoup de nouvelles têtes aujourd'hui, Alice avait plus l'habitude de voir ceux qui vivaient au château.

Après avoir relever la tête, Anaë aperçut la dame qui se dirigeait vers elles. Elle croyait être suivie. Elle l'appela.

-Hé ! Qu'est-ce que vous nous voulez ? fit-elle froidement.

Depuis son séjour chez son oncle, Anaë s'était endurcie et était froide avec les gens. Elle avait apprit à ne pas faire confiance aux inconnus.

Alors que le vieille femme n'avait même pas répondu, Anaë s'énervait déjà après elle. Toutes les fées d'Hiver étaient comme ça...

-Eh, ce n'est pas la peine de lui parler comme ça, elle n'a encore rien dit!

Maintenant, Hermelinde était tout prêt des jeunes filles. L'une d'elle se leva de sa chaise et lui posa une question. Elle voulut lui répondre, mais l'étrangère s'énerva.

_ Mademoiselle, je vous prierais de vous calmer. Je me présente : Hermelinde Outrepalm. Je vis dans la Forêt depuis un bout de temps.

Hermelinde avait dit cela sur ton froid mais chaleureux.

-Donc vous êtes de Seelie? demanda Alice.

Il y avait beaucoup d'étrangers aujourd'hui, bien qu'ils avaient dû s'incruster dans la fête.

_ Oui, je viens de Seelie. Et comment vous appelez-vous, mesdemoiselles ?

-Moi, je m'appelle Alice. Je viens aussi de Seelie.

_ Enchanté.

Elle se tourna vers la deuxième jeune femme.

_ Et vous ?

Anaë rougit et baissa la tête. Lorsque la dame s'adressa à nouveau la tête, elle tenta de se calmer, mais elle s'en voulait.

-Je ... pardonnez-moi, madame ... Je suis Anaë ... je ... je suis d'Unseelie. Enfin, j'étais. Je suis de la forêt, bégaya-t-elle, honteuse.

Elle n'était plus d'Unseelie? Mais pourtant, Alice avait cru comprendre juste avant qu'elle en faisait toujours parti.
Elle jeta un regard interrogateur à Anaë, attendant une réponse.