Château de Seelie

Le jeune fille soupira. Elle ne voulait pas se lancer dans les grands discours qui finissaient généralement dans les larmes. Finalement, elle leur révéla, en parlant tout bas :

-Je suis née à Unseelie. Mais je n'ai jamais vraiment apprécier de faire parti de cette cour. Ma mère n'était pas de là-bas, mais elle avait besoin de quelque chose, je ne sais pas quoi exactement, même moi je ne connais pas toute la vie de ma mère. Bref. J'ai eu un frère, puis ma mère et mon père sont morts. J'ai été recueillie par mon horrible oncle, que je déteste. Alors je l'ai fuit. De plus, je dois retrouver mon frère. Nous avons été séparés à la mort de mon père.

Anaë détourna le regard et essuya furtivement une larme. Elle ne voulait pas voir l'expression des deux femmes en face d'elle. Elle leur avait tout révéler, si elles n'étaient pas contente, tant pis.

-Ton frère? fit Alice, il est comment? Je peux peut-être t'aider à le trouver. J'ai vu beaucoup de gens ici, je passe beaucoup de temps à voyager et il est possible que je l'ai vu.

Même si, en ce moment, Alice n'avait pas quitté Seelie, elle connaissait beaucoup de monde, et il était probable qu'elle ait vu le frère d'Anaë.

-Tu sais ...

Elle s'interrompit un moment, ne sachant pas si il fallait la tutoyer ou la vouvoyer. Finalement, elle continua à la tutoyer.

-Il est magnifique. Adorable, même. Il a trois ans d'écart avec moi. Il est moi, en plus jeune. On se ressemble comme deux jumeaux. Mais il a le caractère de mon père. Vaillant et courageux. Et il est froid, très froid. Il ne parle pas souvent. Même très rarement. Je pense qu'il ne s'est pas fait d'amis, depuis que nous nous sommes quittés. Il me confiait tout, j'étais sa seule amie, sa seule famille. Il est vraiment très discret et n'aime pas se faire remarquer. C'est quelqu'un de merveilleux sous ses grands airs. Il est anormalement gentil, je t'assures...

Après avoir essuyé les torrents de larmes sur ses joues, elle plongea son regard dans celui d'Alice et s'excusa.

-Pardonne-moi. C'est très dur pour moi.

Elle ne voulait pas de la pitié d'Alice. Mais elle s'en voulait d'être aussi faible.

- Hum... Oui, ça me dit vaguement quelque chose... Je l'ai peut-être vu il n'y a pas longtemps d'ailleurs... C'était près du village, je crois... Oui c'est ça. Mais j'ai vu tellement de gens dans ma vie que je m'y perd un peu.

Alice était sûr de l'avoir vu. Mais après, peut-être se trompait-elle.

Hermelinde avait écouté la révélation en silence. Elle était impressionnée par le courage d'Anaë. Elle aurait bien voulut l'aider, mais elle n'avait jamais vu son frère. Hermelinde avait envie de prendre la jeune fille dans ses bras, de lui dire des mots gentils. Anaë était en manque d'amour, ça se voyait. Mais on voyait aussi qu'elle ne voulait pas qu'on la prenne en pitié. Elle demanda à Alice et Anaë :

_ Avez-vous un abri pour la nuit ? Si non, vous pourriez venir chez moi.

Hermelinde avait tellement envie de les aider. C'est tout ce qu'elle avait à leurs offrir.

Touchée par la gentillesse de la vielle dame, elle lui sourit gentiment en lui serrant une main.

-Merci, vous êtes adorable. Excusez-moi encore, pour tout à l'heure ... C'est que je suis un perdue ...

Anaë s'arrêta. Elle ne voulait pas encore se plaindre et raconter sa vie.

-Je vous suis très reconnaissante, madame. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez-moi, je vous dois bien ça.

Anaë garda un sourire radieux sur le visage.

_ Mais ce que je fais là est tout à fait normal. Et puis, ça me fera un peu de compagnie !

Hermelinde était heureuse d'avoir pu faire quelque chose. En plus, Anaë arborait un magnifique sourire.

Anaë avait l'impression que c'était le plus beau jour de sa vie. Elle sortait enfin et s'était déjà fait des amies. En plus, elles savaient peut-être quelque chose au sujet de son frère. Elle était tellement heureuse. Elle posa son assiette vide et demanda à la vielle dame :

-Au fait, qui êtes-vous ? On ne sait pas grand chose sur vous !

Elle rit gentiment.

- Non, merci, je n'ai pas besoin d'abri, fit Alice, j'ai une maison dans le village.

Hermelinde avait l'air sympathique alors la poètesse lui sourit, mais en même temps, elle guettait le départ des personnes inconnues dans cette salle pour pouvoir se débarasser une bonne fois pour toute du poème qui se trouvait dans son sac.

La jeune fille remarqua qu'Alice avait l'air soucieuse et elle l'observa rapidement.

-Ca va ? demanda-t-elle.

- Oui, oui... Il y a beaucoup de personnes ici... et Obéron n'est plus là. Je vais devoir attendre la nuit lorsque tout le monde sera parti pour livrer mon poème...

Alice se tourna vers la Unseelie et lui sourit à elle aussi. Mais elle ne savait vraiment pas quoi dire...

-Pourquoi ça ? Tu ne peux pas le donner à quelqu'un qui lui fera passer ? Ce n'est pas très prudent, mais au moins, c'est plus rapide. Je peux le faire, si tu veux.

- Non, ce n'est pas la peine. Le roi se poserai des questions, et puis il ne vaut mieux pas qu'il te voit.

Alice prit un verre tout en cherchant le roi du regard. Il devai bien être quelque part.

"Ah, le voilà!" pensa-t-elle.

Elle se dirigea vers lui eet lui tendit le poème. Il lui prit et s'en alla de son côté sans même un regard.
Elle revint vers les deux femmes et leur dit:

- Bon, je n'ai plus rien à faire ici. Je vais retourner chez moi, à bientôt!

Anaë la regarda s'éloigner. Lorsqu'elle revint, elle leur annonça qu'elle partait. Déçue, Anaë se força un sourire et la salua.

-A bientôt !

Alice avait enfin réussi à livrer son poème, et elle allait s'en aller.

_ Et bien... A une prochaine fois peut-être !

Hermelinde regarda ensuite Anaë et lui dit :

_ Vous savez, je n'ai pas grand chose à raconter sur ma vie. Ma mère était une grande guérisseuse et mon père, un savant. J'ai toujours été passionnée par les animaux et les plantes, même dangereux. Petite, j'adorais faire des excursions en forêt, du coup, j'ai fini par y rester. Mes parents sont morts de vieillesse, paix à leurs âmes, ils m'ont transférée beaucoup de leur connaissance, et j'en ai acquis aussi toute seule, aussi. Maintenant je vis seule et tranquillement. J'aime aider les gens.

Emerveillée, Anaë écoutait attentivement la dame aux cheveux d'argent.

-Vous m'apprendrez à connaître les plantes ? Moi, j'étais plus passionnée par la littérature, et le théâtre, et j'avoue que la forêt est le plus merveilleux des théâtre, mais je n'ai jamais appris à le connaître. Je suis aussi passionnée de combat, j'adore l'épée de mon père ...

Anaë s'arrêta, la voix tremblante.

_ Et bien qui a-t-il, jeune fille ? C'est le souvenir de ton père qui te rend si triste ? Allez, tiens boit ça, ça te fera du bien.

Hermelinde tandis à la jeune fille une coupe de vin.